Le mandat de vente est un contrat signé entre un vendeur et un professionnel de l’immobilier, généralement une agence immobilière ou un notaire. Il a pour but de confier la vente d’un bien immobilier à ce professionnel qui se chargera de trouver un acquéreur et d’assurer la transaction. Cependant, il arrive parfois que ce mandat soit entaché d’irrégularités, entraînant sa nullité. Quels sont les motifs pouvant conduire à cette situation ? Comment procéder pour contester un mandat de vente ? Cet article vous éclaire sur ces questions essentielles.
Les principales causes de nullité d’un mandat de vente
Plusieurs raisons peuvent rendre un mandat de vente nul. Parmi les principales causes, on peut citer :
- L’absence ou l’insuffisance des mentions obligatoires : selon la loi Hoguet du 2 janvier 1970, le mandat doit comporter certaines mentions telles que la durée du contrat, les modalités de rémunération du professionnel, la description précise du bien ou encore le prix de vente souhaité. Si ces informations font défaut ou sont insuffisantes, le mandat peut être déclaré nul.
- Le défaut de capacité juridique : si le vendeur (mandant) ou le professionnel (mandataire) ne dispose pas de la capacité juridique requise pour conclure un contrat, le mandat de vente sera considéré comme nul. Cela peut concerner une personne physique placée sous tutelle ou curatelle, par exemple.
- Le vice du consentement : si le consentement du vendeur a été vicié lors de la signature du mandat (erreur, dol, violence), celui-ci pourra être annulé. Le juge devra alors établir que le consentement a été altéré et que cela a eu une influence sur la décision du vendeur.
- L’absence de pouvoir : si le professionnel qui signe le mandat n’a pas les pouvoirs nécessaires pour le faire au nom de sa société ou de son organisation, celui-ci pourra être déclaré nul.
Les conséquences de la nullité d’un mandat de vente
La nullité d’un mandat de vente entraîne des conséquences importantes pour les parties concernées. En effet :
- Le professionnel ne pourra plus percevoir sa rémunération (commission) liée à la vente du bien;
- Le vendeur pourra engager la responsabilité du professionnel en cas de préjudice subi;
- La vente réalisée sur la base d’un mandat nul pourra être contestée par l’acquéreur, qui pourra demander l’annulation de la transaction et/ou des dommages-intérêts.
Toutefois, il convient de noter que la nullité du mandat ne fait pas obstacle à ce que les parties puissent conclure un nouveau contrat conforme aux règles en vigueur.
Comment contester un mandat de vente ?
Si vous estimez que votre mandat de vente présente l’une des causes de nullité évoquées précédemment, voici les démarches à suivre pour le contester :
- Rassemblez les preuves : il vous faudra prouver l’existence du motif de nullité en rassemblant des éléments tangibles tels que des documents manuscrits, des témoignages ou des expertises.
- Tentez une résolution amiable : avant d’envisager une action en justice, il est préférable d’essayer de régler le litige à l’amiable avec le professionnel concerné. Vous pouvez lui adresser un courrier recommandé avec accusé de réception exposant les raisons pour lesquelles vous contestez le mandat et en lui demandant d’y remédier.
- Saisissez la justice : si la résolution amiable ne donne pas satisfaction, vous pouvez saisir le tribunal compétent. Selon la nature du litige, il pourra s’agir du tribunal d’instance, du tribunal de grande instance ou du tribunal de commerce. L’aide d’un avocat est alors fortement recommandée.
Notez que le délai pour agir en nullité d’un mandat de vente varie selon les cas :
- Pour une action en nullité relative (vice du consentement, défaut de pouvoir), vous disposez d’un délai de cinq ans à compter de la découverte du vice ou de la cessation de la violence;
- Pour une action en nullité absolue (absence de mentions obligatoires, défaut de capacité juridique), le délai est également de cinq ans, mais il court à compter de la conclusion du contrat.
En somme, un mandat de vente peut être annulé pour diverses raisons telles que l’absence de mentions obligatoires, le défaut de capacité juridique ou le vice du consentement. Si vous êtes confronté à une telle situation, il convient d’agir rapidement et en respectant les délais légaux. N’hésitez pas à vous faire assister par un professionnel du droit pour vous accompagner dans vos démarches et défendre efficacement vos intérêts.